Sans trop savoir quel serait le programme de la journée en raison de notre départ tardif, nous avons finalement passé une journée grandiose et variée : des prairies fleuries à l’ambiance lunaire du col Noir en passant les sombres ibones del pico Royo, l’arête découpée du pico de Bardamina ou encore les lumières envoûtantes en soirée.

Date: 12/08/2017
Distance totale : 26 km
Dénivelé positif : 2500 m
Temps de montée : 4h45 pour le pico Bardamina, puis 3h jusqu’au pic des Jumeaux.
Temps de descente : 2h30
Conditions et commentaires : beau.
Difficultés : terrain décomposé et crête aérienne (II)

 

Partis de Toulouse le matin même sans nous presser, nous arrivons tardivement à Viados. Nous partons donc dans l’optique d’improviser selon nos envies. Suivre le GR11 qui monte au port de Chistau/Gistain. Il part d’abord vers le N, traversant de grandes prairies avant de descendre légèrement pour traverser le torrent. Il change alors brutalement d’orientation et monte tranquillement mais longuement vers l’E jusqu’au port de Chistau/Gistain (2592 m). Nous partons vers le S en direction des magnifiques ibones del pico Royo (2774 m) au bleu très profond. L’objectif est désormais de basculer dans le vallon de la Paùl. Je n’ai pas trouvé d’informations sur un éventuel passage et il va falloir se débrouiller en fonction du terrain. Nous visons le collet le plus à droite (2808 m) et descendons d’abord dans des éboulis (facile) puis dans des dalles rocheuses (I+, peu rassurant) avant de retrouver le haut du cône d’éboulis provenant du vallon. Il n’y a pas de cairns, mais il est possible de consulter la trace GPS pour avoir l’endroit précis. Nous rejoignons le bas du vallon et montons jusqu’au collado de la Paùl (3034 m). La face NE des Posets et le glacier de la Paùl sont terriblement austères.

Au col, un groupe d’espagnol arrive par l’autre versant. Nous les doublons et arrivons au pico de la Paùl (3078 m). Le pico de Bardamina paraît plus éloigné que je ne l’imaginais. Nous nous lançons sur la crête : sans surprise c’est assez découpé (II max.) et assez aérien par endroit. Le rocher demande parfois de l’attention. Nous avons l’impression que nous n’atteindrons jamais le sommet tant la progression paraît longue. Et dire qu’il faudra la parcourir en sens inverse pour revenir au col… Heureusement, la récompense est belle au sommet du pico de Bardamina : la vue est limpide vers les Posets, le versant S du Haut-Luchonnais ainsi que la Maladeta. De retour au col (ouf !), nous revenons aux ibones del pico Royo (2774 m) par le même itinéraire (re-ouf !).

La journée est désormais bien entamée et nous n’avons pas chômé jusqu’à présent. Les pics des Vétérans et des Jumeaux ne sont pas loin mais il reste tout de même 400 mètres de dénivelé pour les atteindre. Même la fatigue commence à se faire sentir, il fait beau, l’accès au sommet est facile et nous ne manquons ni d’eau, ni de nourriture. Nous partons donc en direction du col Noir (2874 m) et remontons la crête (mauvais rocher, nécessite parfois les mains, nombreux cairns) jusqu’au pic des Vétérans (ou cabo de la Montañeta – 3125 m). Du sommet, la montée au pic des Jumeaux paraît raide et délicate. En effet, c’est croulant mais la pente reste raisonnable. Du pic des Jumeaux (3160 m), la brèche Carrive est bien visible : sa réputation ne semble pas usurpée et je pense que je n’y mettrai jamais les pieds ! Nous revenons par le même itinéraire au col Noir puis au port de Chistau/Gistain. La lumière commence à décliner et les sommets se teintent de couleurs chaudes.

Il doit être quasiment 20h et c’est dans cette belle ambiance que nous redescendons la vallée d’Añes Cruzes. La montagne s’endort progressivement et nous avons le sentiment de l’avoir seulement pour nous. Seul le troupeau de brebis rompt le silence en cherchant un endroit pour la nuit. En bas de la vallée, c’est au tour du pic des Espadas de nous offrir un spectacle magnifique en se colorant de rose pendant quelques minutes. Ayant prévu de dormir dans la voiture, nous descendons la piste pour trouver un endroit après le camping. Après une douche salvatrice dans la rivière et un bon repas, il est temps de récupérer car demain, ce sera une rude journée aux pics d’Eriste.