« Tapou voir quelque chose ? Rien du tout ! ». Ce doit être très beau quand le ciel est dégagé mais une bien belle journée de montagne malgré tout ! Finalement, qu’il fasse beau, qu’il pleuve, vente ou neige, une journée en montagne demeure toujours bénéfique.

Date: 28/05/2016
Distance totale : 14 km
Dénivelé positif : 1400 m
Temps de montée : 4h
Temps de descente : 2h
Conditions et commentaires : plutôt dégagé sur le bas et bouché en haut.
Difficultés : aucune.

 

Vendredi soir, direction Gavarnie pour dormir au départ de l’itinéraire et s’éviter les trois longues heures de route le matin. A notre arrivée, l’ambiance est apocalyptique : les essuie-glaces sont à plein régime et la piste d’Ossoue s’est transformée en torrent. Tandis que les éclairs déchirent le ciel et viennent éclairer la vallée entière, le fracas du tonnerre complète l’ambiance sonore. 10 minutes après avoir battu le record de vitesse de plantage de tente, l’orage cesse et seul le bruit du cours d’eau vient rompre le silence d’une nuit durant laquelle je ne dormirai que par intermittence. Je réalise le paradoxe personnel de faire le trajet la veille : j’évite la longueur de la route le matin, mais je ne ferme pas l’oeil de la nuit et me réveille lessivé. Toutefois, le plaisir de dormir en montagne en attendant la belle journée du lendemain l’emporte largement.

Réveil à 4h30, petit déjeuner et on replie notre installation avant de partir en direction de la cabane de Lourdes sur le chemin repéré rapidement la veille. D’après la carte, l’itinéraire bifurque vers la droite peu avant la cabane et contourne par la droite le Pic Rond. Nous suivons une vague sente et le contournons par la gauche avant de retrouver le chemin cairné et enneigé qui mène aux lacs du Montferrat (2450 m environ). La frontière est tenacement accrochée par les nuages tandis que les sommets plus au nord (Pics de Labas, de la Sède, Piméné etc etc) sont dégagés. Après quelques errements près des lacs et coups d’oeil judicieux sur la carte, nous repérons l’itinéraire et nous enfonçons dans une atmosphère de plus en plus grise et froide. A 2600 mètres environ, nous sommes dans la purée de pois et ne voyons plus que nos pieds et nos 5-6 dernières traces de pas. De temps en temps, une trouée salvatrice nous permet de nous repérer et de confirmer que nous allons dans la bonne direction. La neige est vraiment molle et les crampons restent dans le sac.

Dans la pente terminale, nous observons du ciel bleu au dessus du petit pic de Tapou. Et si les sommets dépassaient des nuages ? Et si nous allions faire un joli hold-up ? Malheureusement non, passage rapide au sommet avant de poursuivre vers son grand frère par la crête facile. Nous y faisons une petite pause ; les dalles de Labassa et le Montferrat apparaissent furtivement tandis que vers l’ouest, des silhouettes montagneuses se dessinent de manière éphémère à travers les nuages.

Nous redescendons par le collet situé entre les deux sommets et retrouvons nos traces desquelles nous restons proches afin d’être certains de suivre l’itinéraire de montée. Après avoir croisé un groupe de 4 skieurs basques émergeant du brouillard, nous poursuivons notre descente et repassons en dessous des nuages vers 2500 m. Les marmottes sont de plus en plus nombreuses et au retour, sur la piste, c’est un véritable défilé.